Charpentier-ébéniste de formation, Pierre Maisonneuve, résident d’une maison de retraite à Treillières (Loire-Atlantique), travaille encore le bois à 88 ans.
Texte et photo : Léo Colosimo.
Dans une chambre ordinaire d’une maison de retraite à Treillières, un bureau faisant office d’établi saute aux yeux. Des planches de bois, des pinceaux et des perchoirs s’y accumulent, faisant ressortir le caractère et les occupations d‘un homme peu ordinaire. Malgré ses 88 ans, Pierre Maisonneuve ne perd pas son temps. Il rythme ses journées à confectionner toutes sortes d’objets en bois. Il le fait pour financer un voyage organisé par l’établissement. Mais aussi et avant tout par passion. Celle d’une vie.
Aux chantiers de Saint-Nazaire
Aujourd’hui malentendant, assis dans un encombrant fauteuil roulant, cet homme raconte son adolescence, pendant la guerre, lorsqu’il transportait des messages pour la Résistance. Très tôt, il quitte l’école et débute, à l’âge de 13 ans, un apprentissage en charpenterie-ébénisterie, chez Normand, à Nantes. Sa carrière se poursuit alors chez Jollet aux chantiers navals de Saint-Nazaire. Toute sa vie, Pierre Maisonneuve aura vécu de sa passion.
Encore aujourd’hui, cet amour du bois et du travail bien fait demeure un point essentiel de sa vie. Résident à Treillières depuis six ans, il aime partager ses connaissances dans le but de faire valoir et découvrir ce métier peu reconnu. Soixante-quinze après son premier apprentissage, Pierre Maisonneuve continue de créer des objets de bois et ne pourra probablement jamais s’en passer.
Making of : Ce portrait a été réalisé lors d’ateliers d’écriture à la bibliothèque de Treillières. Le thème : « vis ma vie ». Chacun des participants –une petite dizaine de tous âges– était invité à rencontrer une personne de son choix, plus ou moins éloignée de son quotidien, pour en faire un portrait journalistique.
