C’est une rencontre surprenante. Le Sillon de Bretagne et ses 123 mètres, antenne comprise, qui s’élèvent vers un ciel bruineux à Saint-Herblain (Loire-Atlantique). Construit dans les années 1970, la deuxième plus grande tour habitée de France (34e, toutes catégories confondues), accueille près de 3 600 personnes. Visite guidée et mouvementée.
Texte et photos : Pierre Colchide, Thomas David, Gaston Giraud, Nathan Juguelet, Thibault Lerat et Alexis Relion.
18h16
Arrivée au pied de la tour, « comme dans Star Wars », avec la nuit qui tombe et les nuages gris qui bourgeonnent. Les dates se contredisent quant à la construction du Sillon de Bretagne. En réalité, les premiers habitants sont arrivés au tout début des années 1970, tandis que l’inauguration officielle a eu lieu en 1974, à la fin de tous les travaux. Pour prendre la mesure (photographique) des 29 étages de la tour, on ressent le besoin de monter sur le mobilier urbain, ou de se mettre à revenir à ras du béton.
18h27
Mais comment monter au dernier d’entre eux, juste en-dessous de l’antenne ? 3 600 personnes vivent et travaillent, dont 2 500 habitants (contre 3 000 à l’origine). Il doit bien y avoir un moyen d’y arriver. Dans le dédale du centre commercial abritant 50 boutiques au pied de la tour, difficile de trouver les ascenseurs. Ceux qui desservent les bureaux du « tube » central sont une bonne option… à condition d’être badgé. Heureusement, nous sommes à l’heure des sorties des bureaux. Un grand sourire et le tour est joué.
18h32
Les portent de l’ascenseur s’ouvrent quasiment aussi vite qu’elles se sont fermées. La montée est rapide jusqu’au… 26e étage. Il faut finir à pied. Mauvaise surprise, les grandes baies vitrées sont grillagées et les portes des bureaux fermées. Sauf une, laissée ouverte par hasard. Dans la pénombre des bureaux, les fenêtres sont comme des écrans de télévision sur lesquelles s’affichent l’agglomération nantaise en grand, au sud. Impossible de voir la campagne, au nord, par contre. Quelques clichés, la carte mémoire SD de l’appareil photo dans une poche (pour éviter les « accidents » ou le zèle d’un agent de sécurité), et on peut redescendre.
18h46
Retour sur le plancher des vaches. La sortie étant aussi difficile à trouver que l’entrée, notre salut passe par une issue de secours quasiment neuve – deux rénovations importantes du Sillon ont eu lieu en 1984-1986 et en 2011-2014 – et une employée connaisseuse. Un dernier regard sur la tour et autour. Les lumières s’allument au sol et aux fenêtres pendant que la nuit tombe, « c’est trop beau ».
Making-of : Le Sillon de Bretagne, on peut l’apercevoir de loin depuis le clocher Vigneux-de-Bretagne, tellement il balise le paysage ligérien. Mais explorer ce lieu urbain par excellence de près, de l’intérieur, c’était autre chose pour une demi-douzaine de jeunes vignolais.