C’est un quartier central de Nantes qui a plusieurs noms : La Madeleine, Champ-de-Mars, Baco-LU, Les Olivettes. Un carré bien délimité, où ont longtemps cohabité industrie (usines Lefèvre-Utile), marché de gros et artisanat. Pour répondre au déclin de ces lieux populaires, un grand réaménagement a été lancé dans les années 1980. Visite photographique entre futur et passé.
Texte et photos : Léonie Baud, Carolane Deniaud et Elouan Fichet.
Une fresque tombée du ciel en porte d’entrée
La place Alexis Ricordeau , qu’on appelle souvent « skate park du CHU » ou « skate park de Nantes », est une des portes d’entrée sur le quartier de la Madeleine – Champ-de-Mars. Située au nord-ouest de ce carré urbain, elle accueille un imposant mur orné d’une fresque un peu abimée. Quelques 200 figures historiques de Nantes sont dessinées dessus.
Créé par la compagnie nantaise de théâtre de rue Royal de luxe, ce mur est comme « tombé du ciel » un beau matin de mai 2011. Mais son emplacement initial était place de la Bourse, quelques centaines de mètres plus loin. C’est l’architecte des Bâtiments de France qui a imposé le déménagement.
Plastique, tôle et ciment
Dans les rues et ruelles au cœur de l’ancien faubourg populaire, les yeux se lèvent presque automatiquement vers le haut des bâtiments. De vieux immeubles blanc, gris ou crème en ciment avec de simples balcons colorés en tôle d’un côté. Du orange, du violet, du bleu, ou du vert avec des toits plats et du plastique de l’autre. Passé contre modernité.
L’architecture très homogène des uns contraste avec la variété parfois déroutante des autres. Les réactions des passants ne sont pas toujours positives : « c’est quoi ce truc », dit l’un d’eux.
De l’art de rue
Sur les murs, l’art s’affiche un peu partout. Sous le porche d’entrée de l’espace artistique POL’n, cet impressionnant graffiti rouge et bleue sur fond noir d’une dizaine de mètres de large. Information prise auprès du collectif d’artistes 100 Pression, elle a été réalisée par le graffeur Smoka au moment d’un évènement avec une rampe de skate éphémère . C’est un minotaure qui est représenté.
Un ancien-nouveau stade en porte de sortie
Une fois le canal Saint-Félix passé, on quitte les Olivettes pour aller vers le quartier de Malakoff. La porte de sortie est le stade de football Marcel-Saupin, construit en 1937 et qui s’appelait d’ailleurs stade Malakoff à l’origine. Occupé par le FC Nantes jusqu’en 1984 et le déménagement au stade de la Beaujoire – Louis Fonteneau, il a pu accueillir jusqu’à 33 000 spectateurs. Seule la tribune nord a été gardée pendant la rénovation de 2009-2010. La capacité est aujourd’hui de 2 264 places pour les rencontres de l’équipe réserve du FCN. On y trouve aussi des logements, des bureaux, un parking et même des chercheurs.
Making-of : Ce reportage a été réalisé par trois jeunes vignolais, par l’intermédiaire du service animation jeunesse de Vigneux-de-Bretagne . Le but était d’explorer un territoire urbain inconnu, très différent du leur, appareil photo en main.